Concert le 1er octobre 2023

En partenariat avec le festival baroque de Pontoise, le 1 octobre à 17h dans le salon du château de Montgeroult.

Accès : château de Montgeroult, 9 rue du Fruchot, 95650 Montgeroult.

Train : gare de Montgeroult, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 56′

Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes. 9, rue Fruchot 95650 Montgeroult.

Réservation conseillée auprès du festival : https://www.festivalbaroque-pontoise.fr

 Programme :

Tommaso Giordani (1733-1806) 
Sonate opus 30 No1 for the Pino-Forte or Harpsichord with Obligato Accompaniments for the Flute or Violin, and Viola de Gamba or Tenor Viola
Allegro 

Johann Georg Lang (1724-1798)
Sonata a Gambetta solo con basso 
Andante – Allegro assai – Variationi :Tempo di Minuetto

Joseph Haydn 
Trio Hob XI:68 en la majeur 
Adagio – Allegro di molto – Menuet 

Pietro Pompeo Sales (1729-1797)
Sonate für gambetta & obligates Cembalo
Cantabile con moto

Johann Christian Bach (1735-1782)
 Keyboard Duet opus 18 No 5  
Allegretto – Tempo di Minuetto

Tommaso Giordani (1733-1806)
Sonate opus 30 No3  for the Piano-Forte or Harpsichord with Obligato Accompaniments for the Flute or Violin, and Viola de Gamba or Tenor Viola 
Allegro moderato – Larghetto sostenuto – Allegretto

Aurélien Delage, traverso, pianoforte 
Étienne Mangot, gambetta all’inglese 
Aline Zylberajch, pianoforte 

Un Italien à Londres 
Tommaso Giordani fut un compositeur prolifique dans tous les genres. Natif de Naples, il se produisit dans de nombreuses cours d’Europe avant de s’installer dans les îles britaniques, à Londres dès 1752, puis à Dublin où il s’établira jusqu’à la fin de sa vie en 1806.

Parmi ses oeuvres, les sonates opus 30, publiées en 1782, sont indiquées  « for the Piano-Forte or Harpsichord with Obligato Accompaniments for the Flute or Violin, and Viola de Gamba or Tenor Viola» et peuvent donc être jouées avec une Gambetta all’inglese, instrument magnifique et encore trop rarement joué.

« Quand une des cordes est touchée avec l’archet ou pincée, la corde de laiton ou d’acier qui est en dessous résonne per consensum, vibre et tremble, de sorte que le charme de l’harmonie en est pour ainsi dire augmenté et développé. »
Michael Praetorius, Syntagma Musicum II, De organographia, 1619

Construite à Andenne en 2019 par François Bodart, après de nombreuses années d’expérimentation sur les violes à cordes sympathiques (baryton à cordes, lyra viol), la viole jouée par Étienne Mangot pour ce programme appartient à la famille des instruments « d’amour », utilisés depuis le XVIIe siècle par les compositeurs européens, de la musique religieuse jusqu’à la musique de salon de la fin du XVIIIe siècle. Doté de 15 cordes, cet instrument présente deux jeux : un jeu de viole (six cordes en boyau frottées par l’archet) et un jeu de harpe (9 cordes en acier et en laiton pincées par le pouce de la main gauche). D’une taille intermédiaire entre le « ténor » et la « basse », il est accordé « en sol ». Les cordes de métal résonnent par sympathie aux harmonies produites par la mise en vibration du jeu de viole par l’archet, et peuvent être pincées, ce qui augmente les possibilités polyphoniques de l’instrument.

Ces couleurs et différents timbres s’offrent à nous pour une exploration de cette musique de Giordani qui mérite elle aussi d’être redécouverte. Son expressivité et sa modernité annoncent parfois la première génération romantique. Giordani fut d’ailleurs le professeur du pianiste John Field.

Les archives des princes évêques d’Augsburg recèlent des compositions pour la Gambetta qui en exploitent tous les registres expressifs.
Johann Georg Lang a produit quelques-unes de ces œuvres. Né en Bohême, étudiant à Naples il s’établit plus tard à Augsburg. 
Il a probablement destiné ses sonates aux violistes de la chapelle, réputés pour leur virtuosité. Parmi ceux-ci, Pietro Pompeo Sales compositeur originaire de Brescia, 
Le dernier prince, Clemens Wenzeslaus von Sachsen, lui-même violiste, lui a donné toute liberté de produire ses œuvres en Europe, jusqu’à Londres où il a donné des concerts en 1776. 

Ce programme sera aussi l’occasion d’associer à notre compositeur napolitain deux compositeurs d’origine germanique qui influencèrent grandement le paysage musical londonien de la seconde moitié du XVIIIe siècle : Johann Chistian Bach et Joseph Haydn

Johann Christian Bach, appelé le Bach de Londres, fut actif outre-Atlantique près de vingt années suite à l’invitation de L’épouse du roi d’Angleterre Georges III, Sophie Charlotte de Mecklenburg-Strelitz, qui l’engagea en 1762 comme maître de musique et comme compositeur d’opéras au King’s Theatre.
Il contribua grandement au développement du piano forte qu’il adopta très tôt, notamment ceux construits à Londres par le facteur Zumpe dès les années 1760. Il organisa d’ailleurs des concerts avec son ami Abel durant lesquels ces nouvelles sonorités et nouvelle expressivité faisaient fureur.

Haydn correspondit toute sa carrière avec les éditeurs londoniens pour diffuser son oeuvre. Deux voyages à Londres renforcèrent ces liens en 1791-92 puis 1794-1795.
Il transcrira à Londres certaines pages composées auparavant pour le Prince du Palais d’Esterhàzy, qui jouait du baryton à cordes. Le compositeur et musicologue anglais Charles Burney, rapporte ainsi dans un récit de voyage, qu’il réalisa la partie de violoncelle d’un de ses trios au piano lors de sa visite à Mme Brillon de Jouy à Passy en 1770.